Artiste invité : GABILOU
La presse en a parlé
Par Philippe
Binet des "Nouvelles de Tahiti"
Des
toere au pays du biniou
Quand Breizh Polynesia est en fête en
juillet, c’est pour trois jours. Cette fièvre qui s’empare des
membres de cette très dynamique association pourrait s’appeler
fièvre de Queven,du nom de la sympathique commune voisine de
Lorient qui accueille chaque année une population pareu prête à
bringuer sous le soleil.
Le grand
rassemblement de cet été a encore tenu ses promesses : plus de
six cent personnes, rien que pour la grande soirée dans la belle
salle des Arcs. Six cents personnes ce sont presque autant de
dîners tahitiens servis par Roland et Léone, les sympathiques
restaurateurs de Pont Aven – autrement dit chez Gauguin – qui
ferment boutique et émigrent vers Quéven pour préparer le ma’a
Tahiti pendant les trois jours de la fête.
Ils ne sont pas les
seuls à sacrifier leur temps. A commencer par Gérard Deshayes
qui avec son équipe d’une vingtaine de personnes, organise, gère
et contrôle toutes les opérations.
C’est un long week-end qui mobilise des stands d’exposition et
de vente d’artisanat polynésien, de pareu, de vêtements ou
encore cette année, un stand bien fourni d’artisanat de Wallis
et de Nouvelle Calédonie admirablement géré par Mickael Maka et
son équipe.
Pour les adeptes du tatouage, Tevaa Huukena a décoré
les peaux sans faiblir. Il s’est fixé à Brest et compte sans
doute tatouer tous les marins de ce fleuron de la Royale!
Même
le bar avait réussi à se procurer de la Hinano dans sa livrée
pareu du Heiva et ce, grâce à l’intervention d’un autre breton,
Stéphane Lostanlen, de la société Mithlond qui importe le
breuvage.
Chants, danses, peinture, musique et animation
permanente, tout était mis en œuvre pour que personne ne
s’ennuie pendant ces trois journées qui ont été gavées de
soleil.
Le temps fort, selon la tradition, c’est le samedi. Pendant plus
de douze heures ont défilés sur scène danseurs et musiciens. A
commencer par les groupes de danses de Breizh Polynésia : « Te
Ui Api » de la section de Brest et les « Tamarii Mahinetea » de
la section de Lorient. Ce dernier groupe est placé sous la
houlette de Mahine qui s’est inspiré de « O Tahiti E » pour
faire un show modernisé.
La plupart des danseuses sont des enfants de familles franco
polynésiennes : la tradition est donc transmise efficacement. Le
plus attendu cette année était Théo Sulpice. Show classique dans
lequel notre marquisien de la télé interprète certaines de ses
chansons.
On a ainsi vu un aparima sur tempo de reggae (à
Kingston, on danse sûrement le tamure maintenant…) et un
remarquable numéro de danse du couteau et du feu.
A grand coup
de « Mesdames, mesdemoiselles, messieurs » Théo n’a pas son
pareil pour impliquer les spectateurs, si bien que son show
s’est achevé dans un bel enthousiasme avant d’enchaîner sur le
bal qui a traversé la nuit.
Pour l’été de Breizh Polynesia, on vient à Quéven de plusieurs
coins de France.
Du coup, la commune met à disposition son stade
où l’on peut planter la tente et recréer ainsi un petit village
polynésien.
Les adhérents de cette association sont en majorité
des couples franco polynésiens qui vivent dans les villes aux
alentours de Brest et de Lorient. Gérard Deshayes qui dirige
Breizh Polynesia, compte autour de lui trois cent cinquante
adhérents tous motivés par la préservation de l’ambiance
polynésienne – pas par la nostalgie précise-t-il.
Le petit
journal « Te Arero » donne des nouvelles du fenua tout en
informant sur les nombreuses festivités ou spectacles que donne
en métropole les groupes de danses. Seulement si Breizh
Polynesia marche bien, c’est aussi parce que autour du président
une équipe solide maintient le feu sacré et que les liens ne
sont jamais coupés avec le fenua.
« L’été Tahitien » de Breizh Polynesia est la seule
manifestation d’envergure en métropole qui réunit actuellement
Polynésiens de souche et Polynésiens de cœur… et ça marche.
C’est sûrement pour cela que des vedettes comme Esther, Gabilou,
Te Ava piti, le trio Kikiriri et Théo ont fait le déplacement de
Quéven.
Philippe Binet
« Les Nouvelles de Tahiti »
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