L’adoption des enfants nés en Polynésie française, collectivité d’outre-mer, est une adoption nationale, et non internationale. Cependant, elle bénéficie d’un régime particulier qui intègre la tradition dite de l’enfant fa’a’amu.
La
« circulation » des enfants est une pratique traditionnelle en Polynésie : l’enfant n’est pas nécessairement élevé par sa famille biologique, mais plutôt par la personne la plus apte à le faire. Il est donc courant que des parents confient un enfant à un membre de leur famille ou à un proche, en tout cas à quelqu’un de confiance.
La législation française s’applique à la Polynésie. Dans le cas d’un projet d’adoption, cette « circulation » des enfants n’est donc pas autorisée pour un enfant de moins de 2 ans. Quand des parents de naissance décident de confier leur enfant à des parents adoptifs potentiels (en général à la naissance), ils doivent donc le faire dans le
cadre d’une délégation d’autorité parentale (DAP) : lorsque l’enfant atteint l’âge de 2 ans, ses parents biologiques peuvent alors signer un consentement à l’adoption.
Cette façon de procéder a malheureusement donné lieu à des dérives (certaines familles peu scrupuleuses ont fait pression sur des
jeunes mères pour qu’elles leur donnent leur enfant). De ce fait, la demande de délégation d’autorité parentale se fait désormais après que les services sociaux ont rencontré la mère biologique pour s’assurer qu’elle n’a été l’objet d’aucune pression. En outre, il arrive que ce transfert d’autorité parentale soit refusé par le tribunal de Papeete, le
juge considérant qu’il est contraire à l’intérêt de l’enfant.
Bien entendu, si l’enfant est confié aux services sociaux, ce qui est rare, ce sont les services sociaux qui recherchent une famille et l’enfant est confié en vue d’adoption à la fin du délai légal de rétractation des parents de
naissance. Les services sociaux polynésiens cherchent aujourd’hui à favoriser cette procédure.
Où trouver des informations sur l’adoption en Polynésie française ?
Vous pouvez contacter MAEVA (Mouvement associatif pour les enfants venus des archipels de Polynésie). Cette APPO (association de parents par pays d’origine)
regroupe plus de 350 familles adoptives d’enfants polynésiens et de nombreux postulants à l’adoption dans cette région du monde.
A lire :
Nadine Fontaine et Nathalie Parent, « L’adoption en Polynésie française », Accueil n° 182 « Les
enfants adoptables en France » (39-42).
En savoir plus => https://www.adoptionefa.org/ladoption/adopter-en-france/adopter-en-polynesie-francaise/