Il y a sept ans, Mehiva Gendron a tout plaqué pour s’installer à Castelsarrasin d’où elle fait vivre la culture polynésienne avec son association Ori Menino qui organise prochainement un grand gala ouvert à tous.
Elle est une tornade de fraîcheur qui milite pour l’acceptation de soi. À seulement 30 ans, Mehiva Gendron est forte d’un parcours atypique. Alors que la présidente de l’association de danses polynésiennes Ori Menino - qui signifie « paisible » - est en plein « rush » pour finaliser son grand gala de fin
d’année, la jeune femme qui sévit aussi comme influenceuse sur Tik-Tok, avec la bagatelle de 108 000 followers, a accepté de se soumettre au jeu de l’interview.
Pourquoi vous être lancée dans une telle aventure ?
Je suis
originaire des îles Marquises, en Polynésie française. Là-bas, je confectionnais d’abords les costumes pour mes petites sœurs avant de m’engager moi aussi comme danseuse dans un groupe professionnel. C’est d’ailleurs ma mère qui nous a initiées et on peut dire que c’est dans gènes. Mais j’avais besoin d’un changement de vie. Là-bas, la vie est très chère et il y a
plus d’opportunités ici. Donc j’ai laissé tomber mes études, qui ne me correspondaient pas, pour venir en métropole en 2016.
Quel est le secret pour pratiquer les danses polynésiennes ?
Il faut persévérer ! Il n’est pas
facile d’avoir un déhanché comme le mien car cela demande beaucoup d’entraînement. Mais c’est à la portée de tous, y compris des garçons ! Même si aujourd’hui, l’association compte 30 membres, uniquement des femmes de 6 à 63 ans, pour la plupart des métropolitaines. Mais dans le département, il y a une grande communauté polynésienne en raison de la présence des
régiments. Et en général, elles ont besoin d’être liées à leur culture. Pour avoir un peu de chez elles ici.

Quels sont les bienfaits d’une telle discipline ?
La confiance en soi. Qu’on soit mince ou ronde, on a toutes le droit de danser. Pendant les cours que je donne chaque semaine au gymnase des Fontaines, je montre mon bide. J’ai du gras, c’est comme ça. Mais je ne suis pas complexée car j’assume. Comme si
j’étais porteuse d’un message et qui passe ! Je vois bien qu’au fil des séances, certaines danseuses se débloquent et s’améliorent dans leur pratique. Il faut apprendre à accepter son corps ! D’ailleurs, on m’a déjà proposé de faire du mannequinat. Mais j’avais refusé en me disant que c’est un monde trop violent. D’autant que j’ai le tempérament d’une leader.
Quels sont vos projets ?
J’aimerais monter une véritable école. Ce que j’aime, c’est partager et transmettre. D’ailleurs, quand je suis arrivée, ce qui m’a le plus marquée, c’est l’individualisme des gens. Dans notre culture, on apprend beaucoup à partager.