« C’est sans doute le fait d’avoir des
proches qui étaient allés à Tahiti pour des raisons
professionnelles, qui m’a fait choisir cette destination ». Après
une école de commerce et une expérience de sept ans dans le milieu
pétrolier à Paris, Nathalie Le Glohaec part pour une année
sabbatique.
Elle travaille chez un grossiste en métaux précieux,
rencontre des perliculteurs et tient une boutique attenante à une
ferme.
Elle y rencontre le futur père de sa fille. Sa famille est
propriétaire d’un petit îlot, sur l’atoll d’Ahé, aux îles Tuamotu.
Tout est à faire pour y créer une ferme. Ils se lancent en 2000. «
C’était compliqué car complètement isolé », se souvient-elle.
Une maison sur pilotis sert
pour les greffes. Les stations de collectage et d’élevage sont
installées sous l’eau, par cinq à dix mètres de fond. La greffe,
elle-même, intervient après 18 mois. L’huître est entrouverte et sa
gonade, la glande sexuelle, incisée. Une petite boule, issue d’un
mollusque du Mississippi ou de nacre, appelée nucléus, est
introduite.
« Ce sont les seuls éléments que l’huître de Tahiti ne rejette
pas ». Un greffon, partie de la membrane d’une huître donneuse, est
ensuite inséré et va recouvrir le nucléus. 18 autres mois vont
passer. « Sur 100 huîtres greffées, 40 perles sont récoltées »,
explique Nathalie Le Glohaec. Elles font 7,5 à 8 mm de diamètre,
avec 1 mm d’épaisseur de nacre autour du noyau ». Des surgreffes
pourront donner des perles plus importantes. La valeur dépendra de
la forme, qui est très variée - la ronde sera la plus chère - et de
la qualité de la surface. « Le prix moyen est de 100 € », estime
Nathalie Le Gloahec.
En 2007, sept tonnes
de perles de Tahiti ont été produites, dont 80 % importées par des
Japonais et les Chinois.
« Traditionnellement, la France veut de la
grise et de la noire alors qu’il y en a de toutes les couleurs, du
rose au mauve en passant par champagne », constate Nathalie Le Glohaec.
Elle a quitté la ferme perlière et habite aujourd’hui sur
l’île de Moorea, en face de Tahiti. Depuis trois ans, elle s’est
lancée dans la création de bijoux, des perles montées sur or et
argent. Et partage son temps entre Tahiti et la métropole.