tumata robinson : Comme deux navires qui se croisent dans la nuit    

 

Comme deux navires qui se croisent dans la nuit
Tumata Robinson, fondatrice en 1988 des Grands Ballets de Tahiti, livre dans une autobiographie la quête émouvante de ses racines. Fille du célèbre navigateur américain W.A. Robinson, elle raconte dans "Comme deux navires qui se croisent dans la nuit", comment elle découvrit le lourd secret qui entourait la mort de sa mère.
 
Sous la plume de Tumata Robinson, cette quête émouvante est aussi une plongée poétique dans le Tahiti riche et coloré des années 50, loin des clichés exotiques. "Comme deux navires qui se croisent dans la nuit", aux Editions Belfond, est disponible en librairie (à Tahiti, et en métropole depuis le 18 septembre). L'ouvrage est illustré de nombreuses photos.
Une quête émouvante, mais aussi une plongée poétique dans le Tahiti riche et coloré de W. Somerset Maugham, loin des clichés exotiques.
 
Née en 1953, Tumata Robinson a grandi sans sa mère avec ses trois soeurs dans un domaine de Paapete appelé Ofaipapa. à Tahiti, entourée de servantes et de préceptrices, mais sans sa mère Philomène, décédée très jeune d'une tumeur au cerveau...
A la mort de leur père, le navigateur W. Robinson qui les a élevées, elle décide de chercher la vérité sur leur mère.
Elle découvre que leur père collectionnait les jolies femmes, et que leur mère, une bonne sino-tahitienne courageuse, mourut à 26 ans dans un hôpital psychiatrique. C'est en tout cas ce que lui a toujours raconté William Albert Robinson, dit Robbie, son père adoré, l'un des premiers navigateurs à avoir fait le tour du monde à la voile à la fin des années 1920.

Après la mort de Robbie, en 1988, Tumata décide de percer le mystère qui entoure les circonstances de la disparition de sa mère, car elle sent que son père lui a caché la vérité.

En remontant le passé, elle découvre que cet homme charismatique et brillant, qui a reçu les honneurs de la Maison Blanche, ami de Marlon Brando, et surtout infiniment respecté à Tahiti pour avoir financé un institut de recherches sur la filariose, ce père tant admiré était aussi un collectionneur de jolies femmes : ainsi Florence, une richissime héritière de Boston, qu'il a épousée et avec laquelle il a eu un fils, ou la volcanique Sally, une artiste peintre américaine, sans oublier les superbes vahinés qui défilaient à Ofaipapa.

Au fil de ses recherches, en interrogeant les personnes qui ont connu ses parents, Tumata découvre que sa mère était une servante courageuse et dévouée au service du navigateur, qui lui donnera trois filles avant de disparaître tragiquement à l'âge de vingt-six ans dans ce qui a été le dernier bagne de Tahiti, transformé en hôpital psychiatrique...

Que voulait cacher, en fait, cet écrivain, homme charismatique ayant reçu les honneurs de la Maison Blanche, ami de l'acteur Marlon Brando et mécène connu à Tahiti ?

"Jalousie et désespoir de notre mère dégénérant en démence, en psychose, gouffre culturel, pression sociale, impossibilité de communiquer... Les étiquettes ne manquaient pas pour classer les chapitres de cette triste affaire", ne peut néanmoins se satisfaire Tumata Robinson, qui découvre une surdose involontaire à la thorazine, un traitement de lobotomie chimique, cause probable du décès plutôt que la "cachexie anorexielle" invoquée officiellement dans les papiers retrouvés dans les archives de l'ex-hôpital.

"Ainsi, jusqu'à sa mort, ma mère s'était trouvée abandonnée de Dieu et des hommes. Abandonnée à la naissance, abandonnée par l'homme qu'elle aimait, abandonnée par sa famille d'adoption, abandonnée par sa famille de sang, abandonnée par ses enfants (ndlr-emmenés avec leur père en Thaïlande) à qui ils ne manquaient guère puisqu'ils ne l'avaient pas connue..."

"Sa courte histoire pouvait se résumer ainsi: morte d'abandon à vingt-six ans", ne peut que constater Tumata Robinson, avec chagrin mais avec soulagement, également, "qu'il n'y ait plus de mystère, juste une mort idiote et scandaleuse comme toutes les morts".


Ce livre est en vente dans toutes les bonnes librairies de métropole mais aussi par internet : ICI ou LA ou encore LA et LA

 

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