En 1897, Gauguin entreprend la
réalisation de D'Où Venons-Nous? oeuvre qu'il considère comme son
testament pictural et qui revient en France pour la 1ère fois depuis plus
de 50 ans. Ce chef d'oeuvre constitue la pièce centrale de l'exposition.
Aux côtés d'une cinquantaine de tableaux réalisés durant ses deux séjours
polynésiens seront présentés des sculptures, des dessins, des gravures
ainsi que des manuscrits majeurs, comme le célèbre Noa Noa. Soit plus de
200 témoignages de l'imprégnation de la culture polynésienne chez
Gauguin
(Tahitipresse) - Les galeries nationales du Grand Palais organisent, du
3 octobre jusqu’au 19 janvier 2004, l’exposition "Gauguin-Tahiti,
l’atelier des tropiques" qui célèbre le centenaire de la mort de
Paul Gauguin, décédé le 8 mai 1903 à Atonua (archipel des Marquises).
Une cinquantaine de peintures réalisées au cours des deux séjours polynésiens
de Paul Gauguin est réunie à cette occasion. Parmi ces œuvres, figure
la toile unique intitulée "D’où venons-nous? Que sommes-nous? Où
allons-nous?", considérée comme le chef d’œuvre tahitien de
Gauguin.
Pour la première fois depuis cinquante ans, le gigantesque panneau, détenu
par le musée de Boston, aux États-Unis, revient en France où il sera
entouré de huit tableaux qui avaient été exposés avec lui à la
galerie d’Ambroise Vollard en 1898.
Un an auparavant, Gauguin a entrepris de peindre un grand tableau qu’il
envisageait comme son testament pictural. "Alors j’ai voulu avant
de mourir peindre une grande toile que j’avais en tête, et durant tout
le mois j’ai travaillé jour et nuit dans une fièvre inouïe. Dame, ce
n’est pas une toile faite comme un Puvis de Chavannes, études d’après
nature, puis carton préparatoire, etc…" écrivit-il à son ami
Daniel de Monfreid. "Tout cela est fait de chic, du bout de la
brosse, sur une voile à sac pleine de nœuds et rugosités, aussi
l’aspect est terriblement fruste" continuait-il.
Sa composition, jugée mystérieuse, se lit de droite à gauche, de la
naissance à la mort. Au centre, un peu décalé vers la droite, un
cueilleur de fruits à la silhouette statufiée, repris d’un dessin de
l’École de Rembrandt, incarne les activités de l’existence journalière.
Près de l’arbre de la Science, deux personnages devisent gravement sur
la destinée humaine tandis que les hommes plus simples se laissent aller
au bonheur de vivre.
Autour de cette œuvre-phare sont réunies "Les ancêtres de
Teha’amana", "Te nave nave fenua" ("Terre délicieuse")
ou "Rupe Rupe" ("La cueillette des fruits"), mais
aussi une trentaine de sculptures et objets d’art, une soixantaine d’œuvres
graphiques ainsi que des manuscrits de l’artiste, dont "Noa Noa".
Enfin, une quarantaine de photographies (P.E Miot, G.Spitz, H.Lemasson…)
et d’objets polynésiens permettra de situer d’un point de vue
ethnographique et artistique l’Océanie.
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