Ia orana,
Je suis une maman
fa’a’mu de trois petits Polynésiens.
Je voulais leur
écrire leur histoire, avant que ma mémoire ne me fasse défaut ou qu’elle
n’occulte certains souvenirs.
Mais, à force
d’avoir à répondre souvent aux mêmes questions, tantôt naïves, tantôt
insultantes, j’ai pensé que j’avais enfin l’occasion de combattre les
préjugés sur l’adoption, ici, en métropole.
Alors, j’ai fait
publier ce témoignage.
Forcément, il est
très personnel mais justement il en a d’autant plus de valeur.
Depuis, en surfant
sur internet, j’ai pu me rendre compte que les préjugés n’étaient pas
l’apanage des poopa. J’ai été stupéfaite de lire sur des forums, ce que
pensent certains Polynésiens, non pas de l’adoption mais de l’adoption par
les poopas. Ils sont persuadés que les petits fa’a’mu sont dénaturés par
notre culture, qu’ils perdent leurs racines et que les poopas ne comprennent
rien au don fa’a’mu.
Je ne dis pas qu’ils
ont tord mais ils n’ont pas toujours raison, non plus. Certains parents
adoptifs ont des scrupules, se posent des questions et tentent de comprendre
les Polynésiens.
Mon témoignage se
limite au ressenti, aux questionnements liés à la période d’adoption... il
me faudrait écrire la suite pour décrire la façon dont nos petits Tahitiens
sont élevés... mais je pense qu’il peut déjà répondre à certaines
interrogations des Polynésiens.
Je reste à votre
disposition pour toute question et vous prie d’agréer l’expression de mes
sentiments les meilleurs.
Sabine Laîné-Poitevin, Email :
sabine.poitevin@club-internet.fr
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