- 4 et 5
Juin 2010 : reprise au Théâtre du Fon du Loup de
Carves (24) avec Sébastien Laurier
-7 et 27
juillet 2010 : Théâtre de la Manufacture, Festival
off d’Avignon (84)
Tournée
dans le cadre du dispositif Scènes d’été Itinérantes
en Gironde mis en place par le Conseil général de la
Gironde :
- 24 août
2010 : Festival Chantiers Théâtre de Blaye (33)
- 3
septembre 2010 : Domaine du Lôret, de Cenon (33)
- 18
septembre 2010 : Espace culturel de Biganos (33)
- 25
septembre 2010 : Espace René Lazare de Targon (33)
- Du 3 au
12 mars 2011 : Glob’ Théâtre de Bordeaux (33)
L’histoire
Si je vous demande :
vous connaissez les révoltés du Bounty ?
Vous répondrez certainement : heu oui, j’ai vu le film je crois.
Je vous demanderai alors
lequel parce qu’il y en a eu plusieurs. Vous répondrez certainement celui avec
Marlon Brando. Alors, je dirai en essayant de pas faire mon prétentieux, bien
sûr, c’est celui qui est resté mais il y en a aussi un avec Mel Gibson, un avec
Clark Gable et même un avec Errol Flynn; je rajouterai qu’il y a eu aussi des
dizaines de livres, des centaines d’articles, des romans, des nouvelles, des
études, enfin bref, que cette histoire est devenue mythique en Angleterre.
Mais
comme on est en France, on ne la connaît pas bien et qu’ici, des histoires qui
se passent en 1789, on en a plein à raconter.
Mais je ne pourrai pas
m’empêcher de dire que cette histoire est fascinante, qu’elle est tout
simplement l’histoire de l’humanité, l’histoire d’Adam et Eve, d’Abel et Caïn,
l’histoire de la
colonisation par l’Occident, celle de la révolte des indigènes et aussi
l’histoire de la guerre des sexes.
Rien que ça ? me
demanderez-vous, circonspect(e) Absolument,
répondrai-je péremptoire.
Mais cette histoire-là
n’est pas dans les films sur la Bounty car Hollywood finit toujours là où
commence véritablement cette histoire.
Et notre histoire débute
avec cette question que je finirai par vous poser :
Mais vous savez ce
qu’ils sont devenus, ces révoltés du Bounty ?
Sébastien Laurier
En résumé
Le 15 janvier 1790, au
fin fond des mers du Sud, Fletcher Christian et huit mutins de la Bounty fuient la Royal Navy.
Accompagnés d’hommes et de femmes de Tahiti, ils s’installent sur une île déserte : Pitcairn.
Quinze hommes, douze
femmes. Un bébé. Neufs blancs, dix-huit
Polynésiens. Un bébé.
Près de vingt ans plus
tard, on retrouve leur trace : il y a neuf femmes, vingt-trois enfants et un seul homme. Sur les
quatorze hommes morts, treize se sont entretués.
Que s’est-il passé?
Plus de deux-cent ans
après les évènements, un homme, installé dans son salon, mène une véritable enquête
historico-théâtrale, cherchant à démêler le mythe de la réalité.
A l’aide de livres, de
films hollywoodiens, d’un ordinateur, le narrateur décortique ces faits historiques et analyse
comment un groupe d’individus, à partir du rêve d’une nouvelle vie en est venu à vivre un
cauchemar.
Confrontant des sources
incertaines et contradictoires, notre héros invente sa propre vérité, révélant peu à peu la
figure d’un Robinson contemporain qui se heurte à ses illusions et qui réalise une quête beaucoup plus
intime, beaucoup plus enfouie qu’il ne l’avait envisagée.
Note d'intention de l’auteur
A l’origine du projet...
Tout part d'un livre que j'ai lu il y
a quelquetemps. Je l'avais acheté à cause de sa couverture, un tableau
représentant un pirate assis sur une plage dans une position d'affliction, et de
son sous-titre : L'odyssée de la Bounty.
Sur la quatrième de couverture, il
était écrit que ce livre "évoque l'aventure de cette poignée de révoltés qui,
maîtres du navire, gagnèrent l'îlot de Pitcairn, perdu au fin fond du Pacifique
Sud, pour se mettre à l'abri de la justice des hommes.
Quinze hommes et douze femmes, Blancs
et "Indiens" liés par le même destin, se réfugient donc, un beau jour de 1790,
sur ce rocher désert et y fondent une minuscule république. Leur chef, Fletcher
Christian, acquis aux idées nouvelles, entend partager équitablement la terre et
traiter Blancs et Indiens sur le même pied. Il lui faudra admettre qu'il
s'agit-là d'un rêve - lequel ne tardera pas à se transformer en cauchemar…[le]
récit, pour incroyable qu'il soit, ne se fonde que sur la réalité la plus
exactement repérée".
J'ai pensé à ces hommes et à ces
femmes, Blancs et Tahitiens qui, partis pour inventer une nouvelle manière de
vivre ensemble, s'étaient entretués.
Ces hommes et ces femmes qui, en même
temps qu'ils se donnaient la mort, donnaient la vie à des enfants. De ce chaos
originel était née une forme inédite de communauté.
J'ai pensé aux enfants de ces hommes
et femmes, qui avaient vu leurs parents s'entretuer et me suis demandé quel
héritage Blancs et Polynésiens, hommes et femmes, leurs avaient laissé. Et je me
suis dit qu'il y avait là, la matière d'un spectacle.
Mais pas d'un spectacle pour enfants
ou d'une adaptation du livre Pitcairn que je venais de lire, plutôt un spectacle
traversé par la question de la transmission.
Qu'ont vécu ces vingt-sept hommes et
femmes sur ce minuscule bout de terre à l'autre bout du monde ? Qu'ont-ils
raconté à leurs enfants des tueries qui se déroulaient sous leurs yeux ? Et
comment une histoire réelle, des faits sanglants se sont-ils transformés en un
mythe fondateur de l'identité de cette microsociété ?
A la recherche d'un récit des
origines Partout les humains inventent des "communautés imaginaires" qui
s'appuient sur des frontières symboliques et s'alimentent de récits
d'origine, de héros fondateurs et de
signes d'appartenance.
Dans le cas de la population de
Pitcairn, il y a bien des héros fondateurs (les mutins et leur leader Fletcher
Christian) et un récit d'origine.
Et ce récit nous vient d'une seule et
unique personne : John Adams, dernier mutin survivant, qui a fait plusieurs
récits aux capitaines de vaisseaux venus sur l'île entre 1808 et 1829. Ses
différentes versions ont sans cesse évolué, révélant ainsi une vérité chaque
fois plus complexe.
C'est ainsi parole d'évangile que
nous transmet Adams, devenu patriarche, à la fois dernier et premier homme de
cette communauté.
Mais quelle foi peut-on accorder à un
Evangile ? N'y aurait-il pas des apocryphes ? N'y aurait-il pas plusieurs
vérités qui se superposent, se croisent ou s'entrechoquent ? Quelle est la
vérité des autres hommes ? Des autres Anglais ? Et celle des Tahitiens ?
Il va falloir inventer la vérité ; il
va nous falloir inventer une histoire pour approcher la vérité et ainsi la
transformer en réalité.
N'est-ce pas là l'objet du théâtre,
mentir pour nous dire la vérité
Un
processus de création
Ce projet n'est pas l'histoire d'une
pièce écrite que je voudrais monter, mais bien le projet de vouloir faire
théâtre à partir d'une histoire.
J'ai commencé à me documenter sur
l'histoire des premiers contacts entre Blancs et Polynésiens au XVIIIe siècle,
sur la culture océanienne traditionnelle, sur l'histoire de l'île de Pitcairn.
Je suis allé sur internet, j'ai
trouvé des sites, des livres, j'ai envoyé des mails à des historiens, à des
anthropologues, des sociologues. Certains m'ont répondu, m'ont envoyé d'autres
textes, j'en ai rencontré…
Mais une découverte en entraînant une
autre, je rencontrais une histoire universelle et je me suis retrouvé avec la
Bible, les mythes grecs mais aussi avec l'histoire de la colonisation, de la
guerre des sexes ; à partir de l'histoire de ce bout de rocher, j'ai rencontré
l'histoire du monde.
L'île-salon d'un Robinson Mais pour
cela, il fallait mener l'enquête pour savoir ce qui a réellement pu se passer au
cours des dix-huit années (1790-1808) d'isolement
total : qui a tué qui ? Quand ?
Comment ? Pourquoi ?
Celui qui va donner les résultats de
l'enquête, le narrateur, est seul sur le plateau. Il essaie de monter un projet
sur les révoltés du Bounty tout en étant aux prises avec son rôle de père,
divorcé.
Tout va se dérouler depuis le salon
du narrateur. Si l'île est le lieu imaginaire de toutes les utopies et de tous
les enfermements, un salon peut aussi être l'image de la psyché du narrateur,
son île et le huis clos de sa propre solitude.
Et si l'acteur est seul sur le
plateau, le narrateur, lui, est dans son salon accompagné de nombreux
personnages, réels ou imaginaires, avec lesquels il entretient une relation : sa
mère, son ex-femme, sa fille, son ami, mais aussi les mutins, leurs compagnes et
compagnons. Et Marlon Brando. Et peut-être d'autres encore…
On va découvrir les liens
insoupçonnés entre l'histoire d'hommes et de femmes du XVIIIe siècle sur un
minuscule bout de la planète et celle d'un homme du XXIe siècle sur un bout
encore plus petit, un plateau de théâtre.
Et l'origine de ces liens vient du
fondement originel de notre relation à l'Autre ; qu'on soit un marin anglais ou
une Tahitienne du XVIII, un homme du XXIe, on n'échappe pas à ce constat :
l'Autre n'existe que par rapport à soi. On ne perçoit l'Autre qu'à partir de ses
propres catégories de pensées et de représentations, en l'assujettissant
à son propre désir.
De cette rivalité mimétique naissent
tous nos malentendus : ceux entre Blancs et "Indiens", ceux entre hommes et
femmes, ceux entre parents et enfants.
Et les conséquences en sont plus ou
moins tragiques…
Ce spectacle sera l'histoire d'un
homme qui va raconter une histoire désenchantée du monde pour le réenchanter et
qui, entre recherches historiques et fantasmes, rêves
et réalité, va se heurter à ses
propres illusions et réaliser une quête beaucoup plus intime et enfouie qu'il ne
le croit.
Sébastien Laurier
L’équipage de cette Bounty
Sébastien Laurier, conception, texte et mise en scène. Passionné d'Histoire, il l'étudie à l'université et fait en même temps le
Conservatoire de théâtre de Bordeaux.
Quand sa route croise celle de
Laurent Laffargue, au moment où celui-ci invente l'histoire de la Compagnie du
Soleil Bleu, il s'embarque alors dans cette aventure. D'abord comme assistant à
la mise en scène (théâtre et opéra), puis comme comédien. Il devient l'un des "
fidèles " et participe à une douzaine de spectacles du Soleil Bleu. Il collabore
également avec d'autres metteurs en scènes, Jean-Louis Thamin, Dominique
Unternehr, Jean Jacques Matheu, Richard Piper entre autres.
Aujourd'hui commence cette nouvelle
aventure d'auteur et metteur en scène.
Arnaud Churin, comédien
Issu du Conservatoire national
supérieur d'art dramatique de Paris, Arnaud Churin collabore au théâtre avec,
entre autres, Eric Vigner, Olivier Py, Stuart Seide, Jean-Marie Patt, Eric
Lacascade, Bérangère Jannelle ou Laurent Laffargue. Au cinéma, il a travaillé
notamment avec Claire Denis, Olivier Assayas, Bertrand Tavernier. Il a fondé une
compagnie de théâtre de rue et il est également metteur en scène.
Philippe Casaban, Eric Charbeau,
scénographie
Architectes diplômés de l'École
d'architecture de Bordeaux, ils font cause commune autour de la scénographie
pour la danse, le théâtre et l'opéra.
Ils se sont principalement associés à
la Compagnie Paul Les Oiseaux pour les chorégraphies de Valérie Rivière et
d'Olivier Clémentz, au groupe Ouvre le chien sur des
mises en scènes de Renaud Cojo et
enfin à Laurent Laffargue pour une dizaine de mises en scène.
David Chazam, création sonore
Chazam, né le 12 Vendémiaire 177,
compositeur multidirectionnel, instrumentiste approximatif. Aime (entre autre) :
la démocratie (l'idée), la mandoline, ses enfants, les musiques sur cassette,
MP3, et sur vinyles.
Déteste (entre autre) : la cinquième
république mourante, danser (mais adore faire danser les autres).
Concepteur et réalisateur
audiovisuel, mais aussi développeur et chef de projet multimédia.
Il est l’auteur de nombreux courts
métrages ainsi que de films publicitaires. Il a également participé à la
réalisation de séquences vidéos de différents spectacles tel que : What in
the world ou Elephant people et au développement de plusieurs sites
internet.
Laïs Foulc, éclairagiste
Laïs a été formée au TNS et à Paris X
en Deug d’Arts du Spectacle. Comme éclairagiste elle travaille avec Mirabelle
Rousseau et leur Cie TOC. Elle a aussi travaillé comme régisseuse lumière au
Festival IN d’Avignon en 2005 , 2006, 2008. Elle a suivi des stages lumière avec
Daniel Lévy sur des spectacles de Frédéric Fisbach et avec Stéphanie Daniel sur
les spectacles de Stanislas Nordey.
la
presse en parle
[…] Le narrateur de cette histoire est installé dans la
solitude d’un salon dans lequel il convoque des personnages
dont l’aventure et les errements sont l’occasion de mettre
en perspective ses propres doutes. Entre recherches
historiques et fantasmes, rêve et réalité, cet ethnologue
alizéen mène à bien une enquête qui a tout d’une quête
existentielle et intime.
La Terrasse Hors-série
Avignon -C.Robert,
juillet 2010
[…] Du souffle, il y en a dans « Mais que sont les révoltés
du Bounty devenus ? ». Le public est embarqué sur le Bounty
dès les premiers mots.
Sébastien Laurier, a fait un vrai travail d'enquête, […]
pour écrire un texte haletant, qu'il joue seul. Il incarne
tous les personnages, et est particulièrement épatant sur
les scènes collectives. Une histoire pas très belle,
décevante et tellement banale. […] La démocratie en prend un
coup. Sur la tête. Et nous aussi.
Sébastien Laurier a une telle énergie, qu'il nous emporte au
coeur des instincts les plus bas ou les plus nobles avec le
talent de celui qui sait raconter, transmettre. L'air de
rien, tout naturellement.
Sud
Ouest -Céline
Musseau,
27 août
2010
On s’attendait à un bon spectacle relatant cette histoire
mais Sébastien Laurier fut bien au-delà des espérances. […]
On assiste en direct à la création de la « société » non
sans douleurs et violences. Il joue tour à tour les
personnages avec une rage incroyable mais également avec
humour.
Sud Ouest -Chantal
Sancho, 6 septembre 2010
Sébastien Laurier, Robinson exilé sur sa scène, incarne «
ces faits si romanesques que l’imagination elle-même ne
pourrait rien y ajouter ». Un dispositif intelligent (vidéo,
son, graphisme) et des allers-retours séquentiels permettent
de plonger dans un récit à plusieurs niveaux, conjuguant
passion et érudition. L’acteur interroge et captive au point
que relire Jules Verne devient pressant.
La Scène -Emmanuelle
Debur, automne 2010
La traversée d’une création
Pour
arriver à bon port le spectacle est passé par différentes
escales :
-juin 2007-juin 2008 : travail solitaire de recherches
depuis mon salon pour écrire une première version
-
juin 2008 : résidence d’écriture/création au théâtre du Fon
du Loup à Carves (24)
-juillet 2008 : prises de vues en mer pour vidéo
-octobre 2008 : enregistrements sonores/ prises de vues à
Tahiti
-novembre 2008 : 1 semaine de résidence à Cenon
-10
février-6 mars 2009 : répétitions au Théâtre Jean Vilar de
Suresnes
-7
au 13 mars 2009 : création au Théâtre Jean Vilar de Suresnes
(92)
avec
Arnaud Churin
CONTACT
Morgan Helou -
Compagnie du Soleil Bleu 26, Cours du Chapeau Rouge 33000
BORDEAUX