jeanne burns

 



Peu après son élection en 1971

Décès cette nuit du 28 au 29 mars 2008, de Jeanne BURNS, Grande figure de de la culture polynésienne.

Jeanne avait 54 ans et a succombée à une crise cardiaque.
Elle était professeur de danse à la maison de Tahiti à PARIS et y avait monté sa propre troupe de danseuses, Tahiti Here.
Elle fut également Miss Tahiti en 1971 et dauphine de miss France l'année suivante.
Elle à dansé dans les tournées mondiales du groupe de Gilles HOLLANDE : IA ORA TAHITI comme première danseuse.

Jeanne était très appréciée de ses élèves en métropole, notamment des danseuses de l'association TEHANI de RenneS.

Elle transmettait son amour de la Polynésie à travers les cours de danse qu'elle donnait, mais aussi grâce aux événements qu'elle organisait avec sa troupe.
La perte de notre Jeanne est immense, mais nous allons continuer en sa mémoire de faire vivre son association à travers cette troupe.
Elle nous a tellement apporté.
Noémie, Alison, Manon, Sandy, Poema, Audrey, Nadhia

  •   Jeanne Burns Miss Tahiti 1971 - Celle qui refusa d’être Miss France 

    Article paru dans le journal LES NOUVELLES DE TAHITI

    Geneviève de Fontenay en a vu passer des Miss. Mais elles sont peu nombreuses celles qui ont refusé la consécration. Jeanne Burns aurait pu devancer Edna Tepava et être la première Miss Tahiti à devenir Miss France. Elle rejeta l’idée.

En 1971, la danse l’a amenée à l’élection de Miss Tahiti et l’année suivante à la place de première dauphine de Miss France. Pour rien au monde elle n’aurait laissé ces concours l’empêcher de danser. « J’ai refusé d’être élue Miss France parce que j’avais mon fiancé à Tahiti et aussi parce que je voulais partir en tournée au Japon avec le groupe Maeva Tahiti », explique Jeanne Burns.

Peu de temps avant la cérémonie finale du concours de 1972, Miss France 1971 était venue la voir. « Tu finiras sur la première place du podium », lui avait-elle confié.
 

Les trois copines élues

 

« Les filles n’avaient pas autant d’avantages que maintenant », se souvient Jeanne Burns. Déjà qu’elle avait trouvé « la France un peu triste » en débarquant à Paris en pleine grisaille, Jeanne Burns ne se voyait pas y rester. Alors, quand on lui a annoncé qu’elle serait la gagnante, elle a répondu que ce n’était pas possible, qu’elle ne voulait pas rester.

Claire Leverd a été à l’origine de ses succès dans les concours de beauté. Quelque temps après avoir intégré Jeanne Burns dans son groupe de danse elle l’a inscrite à Miss Tahiti. « Un jour elle est venue nous voir, moi et deux copines, Tatoune et Moea. Elle nous a dit « je vous ai inscrite à Miss Tahiti ». Elle avait dix sept ans et demi. « Claire Leverd m’a initié à la danse, elle m’a envoûtée. Avant de la rencontrer, je dansais en cachette devant mon miroir », se souvient-elle. Les trois belles vont au concours en rigolant, avec l’inconscience de la jeunesse. Retardées par des copains qui les invitent à boire du champagne, elles arrivent les dernières pour se préparer avant la grande cérémonie à l’hôtel du Tahaara. « Claire était en rage », rigole-t-elle en se souvenant de ces instants. « On commençait à sortir, on avait des petits copains, on devenait plus sûres de nous. On n’était pas du tout stressées ». Au final les copines raflent la mise. Jeanne est élue Miss Tahiti, Moea, 2ème dauphine, et Tatoune, 3ème dauphine. Carton plein. « Je m’y attendais un peu. Cela peu paraître un peu prétentieux mais c’est vrai », dit-elle.

Une banane entrée dans l’histoire

 

Petite anecdote qui est entrée dans la mémoire des concours de Miss Tahiti : les plus anciens se souviennent de l’histoire de la banane. Ils en rigolent encore. A un journaliste télé qui lui avait demandé ce qu’elle préférait, jeune ingénue, elle répondit « la banane ». L’histoire fit le tour de la Polynésie.

Le titre en poche l’adolescente devient alors un peu rebelle. « Le comité voulait me faire faire plein de choses. Mais moi, je voulais danser ». Elle se souvient qu’un jour on lui a demandé d’aller accueillir Johnny Hallyday à l’aéroport. « Je n’ai pas voulu. Ce n’était pas le président de la République. Pourquoi fallait-il se déplacer pour lui et pas un autre ? ». Du coup se sont ces deux amies dauphines qui s’y sont collées.

Bien qu’angoissée de devoir aller en métropole pour l’élection de Miss France, elle tente l’expérience l’année suivant. Elle garde un bon souvenir de Geneviève de Fontenay, qui, déjà à l’époque, s’occupait des plus jolies filles du pays. « Elle a toujours été correcte avec nous. Je l’ai beaucoup aimée », se souvient-elle. Après l’élection, la dame au chapeau, sachant que sa protégée va partir au Japon, lui propose de s’inscrire à l’élection de Miss Internationale. Mais, têtue, avec une seule idée en tête danser, danser, danser, elle ne donne pas suite.
 

La danse plutôt que Miss Internationale

 

« Je ne regrette pas Miss France en revanche je me dis que j’aurais dû participer à ce concours ». Au Japon, elle se consacre alors totalement à sa passion. Puis, elle vit quatre ans à Guam avec la troupe, avant de s’installer deux ans en Nouvelle-Calédonie, une île qu’elle adore. Elle y rencontre Gilles Hollande qui lui propose d’intégrer Les Grands Ballets.

En 1979 Jeanne Burns s’installe en métropole après dix mois avec la troupe. Ce n’était pas vraiment prévu étant donné ses premières impressions, mais l’amour est passé par-là. « Dans la troupe des Grands Ballets il y avait un métropolitain. C’était pour moi ! », rigole-t-elle. Après quelques années en tant que régisseur, Christian Drouet, a quitté Les Grands Ballets pour devenir régisseur principal du Lido sur les Champs Élysée. Il va rechercher sa dulcinée en Autriche. « Je n’osais pas prendre le train seule ». Par ce geste, il lui montre combien il tient à elle. Elle quitte Sarrebourg avec lui pour Paris. Elle apprend à aimer sa terre d’adoption. « Je connais mieux la France que lui mais, en revanche, il connaît mieux les îles », sourit-elle. Un an après son arrivée elle intègre un petit groupe de danse « pour le plaisir », Vahine Tahiti. Sans la danse Jeanne Burns ne peut pas vivre.

Quelques mois après Gilles Hollande arrive à Paris avec Les Grands Ballets pour se produire à L’Éléphant Bleu. Elle fait son retour dans la troupe pendant deux ans jusqu’à ce que le contrat avec le cabaret se termine et qu’une partie des danseurs décide de rester. Elle se joint à eux et devient secrétaire du patron de L’Éléphant Bleu qui ouvre une agence de spectacles.

En 1986 elle tourne la page. Mais Jeanne Burns ne peut pas arrêter de danser. Alors elle entre dans « une troupe de copain », Anake’e, pendant un an. Elle travaille ensuite dans une chocolaterie comme vendeuse. « Je voulais savoir faire autre chose que danser ».
 

Professeur de danse

 

Elle décide aussi de transmettre son don. De 1986 à 1995 elle donne des cours de danse privés chez les particuliers et répond aux appels des quelques troupes parisiennes (Fetia Tahiti, Théo…).

En 1995 elle commence à organiser des cours de danse à la Délégation du boulevard Saint-Germain. Peu de temps après c’est au tour du centre d’animation des Amandiers de faire appel à ses services. En tout c’est environ cent femmes de 5 à 60 ans qui viennent à ses cours. Elle se souvient de deux hommes retraités qui sont venus à quelques cours. « Ils ont fini pas arrêter pour faire du tango et de la valse ».

Jeanne partage toujours sa vie avec Christian. Ils ne sont pas mariés. « A chaque fois que je partais en tournée avec un groupe il me demandait en mariage. Et puis, à mon retour il n’osait plus, parce que je n’ai jamais été très favorable à l’idée ». Sans doute son côté rebelle.

 

Bio Express

 

13 juin 1971 : « Mon élection à Miss Tahiti. Finalement cela n’a rien changé du tout. J’étais très amoureuse à l’époque. Je n’avais en tête que mon petit ami et la danse avec Claire ».

 

1972 : « Élection de Miss France. Quand je suis montée dans l’avion, je me suis dit c’est la première fois que je pars, ce ne sera pas la dernière. A Paris, j’étais tristounette car le temps était gris. On était logé au Club Med. Ca m’a fait drôle de me retrouver avec toutes ces filles. C’était la première fois que je côtoyais d’autres personnes que des Tahitiens ou des demis de chez moi. Je suis restée naturel. Ça c’est très bien passé ».

 

1978 : « La tournée avec Gilles Hollande qui m’a permis de rencontrer Christian. Après avoir quitté le groupe il est venu me chercher en Autriche. C’était une grande preuve d’amour ».

 

1995 : « L’année de mes premiers cours à la Délégation. J’avais commencé par des petits cours privés pour des tahitiens. Là, je passais à la vitesse supérieure ».

 

Zoom
 

La première à monter sur le podium de Miss France

 

Qui se souvient que Jeanne Burns a été première dauphine de Miss France ? Pas grand monde. Miss Tahiti oui. Elle a bien participé au concours et l’a remporté. Mais Miss France ? Jeanne Burns sur le podium, à la deuxième place. Oui, pas moins que ça. Première dauphine. Et bien malheureusement cet événement est pratiquement tombé dans l’oubli.

Au Comité Miss Tahiti, pas de traces. Dans la communauté polynésienne de Paris et parmi ceux qui côtoient la Miss on ne s’en souvient pas. Même les plus assidus aux concours de Miss, pour ne pas dire les fans, ont la mémoire qui flanche.

Pis, Geneviève de Fontenay capable en un clin d’œil de redonner le nom de la gagnante 1972 a zappé sa suivante. Xavier de Fontenay a accepté pour les Nouvelles de ressortir le dossier de la candidate polynésienne à l’élection de 1972. Qu’y trouve-t-on ? Des articles de presse annonçant le concours. On y voit même Jeanne Burns seule candidate en illustration. Mais aucune trace, aucun article faisant référence au résultat final. Sur Internet, elle est inconnue au bataillon du concours Miss France. Les archives de votre quotidien en étaient quant à elles à leur début, donc pas de Jeanne Burns chez Miss France. Dans d’autres quotidiens régionaux, la Voix du Nord ou encore Nice Matin ne figurent pas d’articles sur l’élection. Il a fallu contacter un autre quotidien, l’Union de Reims, pour enfin avoir confirmation. L’élection du 31 décembre 1972, s’étant déroulée à Épernay le journal avait couvert la manifestation. Et là finalement, oui, Jeanne Burns a bel et bien été première dauphine de Miss France. Ne dit-on pas que l’histoire ne se souvient que des gagnants ?

 

 Un article de David Martin, Correspondant à Paris des Nouvelles de Tahiti et des Nouvelles calédoniennes
 67, rue Montorgueil - 75 002 Paris - Tel : 06 64 19 48 01

  •  02 Avril 2008 – La communauté polynésienne de Paris rend un dernier hommage à Jeanne Burns
     

    La communauté polynésienne a rendu mercredi à Paris, un vibrant hommage à Jeanne Burns, grande figure de la culture polynésienne installée en France, et disparue prématurément vendredi dernier dans sa cinquante-quatrième année.

    Famille et amis étaient nombreux au cimetière du Père Lachaise, en cet après-midi pluvieux, pour assister à la cérémonie de crémation.

    Parmi eux, son compagnon, Christian Drouet, son frère Temakiti et sa sœur Hélène ont accueilli avec une grande émotion le poignant « haka » exécuté en son honneur et le « aparima » réalisé par les élèves, auxquelles Jeanne dispensait chaque semaine des cours de danse tahitienne.

    Plusieurs de ses proches ont alors pris la parole pour honorer sa mémoire.

    La déléguée de la Polynésie française, Maeva Salmon, a présenté ses condoléances au nom du président du gouvernement du Pays, ainsi que de celui du président de l’Assemblée de la Polynésie française.

    Très affectée par cette disparition, elle a souhaité bon vent à Jeanne Burns pour son « Grand voyage avec le plus beau des commandants de bord ».

    « un moment de joie, tel ceux que Jeanne nous a offert »

    Un clin d’œil respectueux à cette véritable ambassadrice du « fenua » qui le représenta dignement au cours de multiples tournées mondiales. Elle tint notamment de 1976 à 1979 le rôle de première danseuse au sein de la troupe « Iaora Tahiti » dirigée par Gilles Hollande.

    Trop ému pour s’exprimer, Christian Drouet, son conjoint, a toutefois tenu à prononcer quelques mots.

    « Le 28 avril nous aurions fêté nos trente ans de vie commune » a-t-il dit avant de s’interrompre, submergé par le chagrin.

    Ses amis l’ont ensuite salué une dernière fois en entonnant un émouvant « mauruuru a vau ».

    L’hommage à Jeanne Burns s’est poursuivi en fin d’après-midi à la Délégation de la Polynésie française, dans les locaux de laquelle elle enseignait chaque semaine depuis 1988, la danse tahitienne.

    « Ce moment doit être un moment de joie, tel ceux que Jeanne nous a offert ici pendant vingt ans » a déclaré Maeva Salmon aux nombreux proches présents.

    « La jeunesse doit porter à son tour le patrimoine qu’elle nous a laissé » a-t-elle ajouté.Les chants d’adieu ont alors laissé place à la bringue que Jeanne, amoureuse du « fenua » et de la culture polynésienne, appréciait tant.


  •   Quelques photos de Jeanne 

 

  •  le communiqué de condoléances adressé à la famille et aux proches de Jeanne Burns,
       par la Déléguée de la Polynésie française à Paris
    : Maeva SALMON

    31 mars 2008
    Jeanne Burns, s’est éteinte prématurément, à 54 ans, vendredi 28 mars, laissant dans le désarroi et la peine ses nombreux amis.
    Une grande figure de la culture polynésienne installée en France vient de nous quitter.
    De Jeanne, nous garderons le souvenir d’une de nos plus belles et gracieuses Miss Tahiti. Élue en1971, elle devint première dauphine de Miss France l’année suivante.
    Mais c’est dans l’univers de la danse que cette femme d’exception a particulièrement rayonné. Ainsi de 1976 à 1979 elle tint avec talent le rôle de première danseuse au sein de « Iaora Tahiti » la troupe dirigée par Gilles Hollande. Chacune des tournées mondiales mirent en exergue les qualités artistiques de cette véritable ambassadrice du fenua.
    Depuis 1988, la Délégation de la Polynésie française était heureuse et fière de l’accueillir, chaque semaine, à l’occasion des cours de danse tahitienne qu’elle dispensait avec enthousiasme à des élèves qui resteront marqués à jamais par sa sensibilité et sa grâce.
    Tous ceux qui ont eu la chance de la côtoyer se souviendront avec émotion de sa gentillesse et de sa constante humilité.
    A sa maman Terika, ses frères et sœurs, ainsi que tous ses proches et notamment son compagnon, depuis trente ans, Christian Drouet, j’adresse, en mon nom et celui de tout le personnel de la Délégation de la Polynésie française à Paris, nos condoléances sincères et attristées.

    Maeva Salmon : Déléguée de la Polynésie française
     

  •  un hommage de Bruno


    Chère jeanne,

    Un seul être manque. . . . .
    Que dire de la joie de t’avoir connu mais qui n’est rien comparée à l’immense fierté d’avoir été ton ami.
    Durant ces nombreuses années, j’ai été fier de t’accompagner lors des spectacles.
    Connaissant mon amour pour la Polynésie, tu n’as pas hésité à me confier l’accueil et la présentation des spectacles avec les plus belles des hôtesses des mers du Sud, nos perles les plus précieuses du pacifique, les merveilleuses danseuses du groupe « TAHITI HERE ».
    Quelle récompense de voir l’éblouissement, l’émerveillement dans les yeux des spectateurs, les remerciements pour la qualité du spectacle et la difficulté à repartir.
    Quelle joie de préparer cette fête à laquelle tu tenais et te donnais tant. Ton regard observateur du détail et ton visage qui s’éclairait quand tout ce petit monde tournait bien.
    Ton amour de la danse et mon envie de faire connaître et partager le fenua ne pouvait que nous rapprocher.
    Gentillesse, douceur, bonté, bienveillance et professionnalisme, quelques unes de tes valeurs, entre autres, qui vont nous manquer.
    Un grand vide s’est installé, j’ai très mal mais tu es au fond de mon cœur, j’ai perdu ma sœur polynésienne, mon amie, ma confidente. Je t’emmènerai avec moi quand je découvrirai enfin Tahiti.
    Repose en paix, veille sur nous et tu salueras nos amis là-haut . . . .

    Bruno

     

  •   Une video de Jeanne pendant ses cours 

 

 

Dernière date de mise à jour de cette page : le mercredi 20 février 2019