Le coup de
foudre de Nicolas Salsac pour l'ukulélé, l'instrument roi des
Polynésiens, dont il est l'un des deux ou trois meilleurs spécialistes
de l'Hexagone, remonte à l'époque de son premier séjour à Tahiti.
C'était il y a
une dizaine d'années, et Nicolas Salsac, alors militaire, mettait le
pied sur l'archipel en compagnie du 1er régiment de marche du Tchad. «
Le week-end suivant, je suis allé surfer à Teahupoo et je me suis tout
de suite fait des amis tahitiens qui jouaient du ukulélé. Mais, là-bas,
tout le monde en joue. Les Tahitiens sont les gens les plus gentils du
monde. »
Nicolas Salsac, qui débute cette année une carrière de
musicien professionnel - il est invité à participer à plusieurs
festivals dédiés à cet instrument - était déjà un guitariste confirmé. «
Je joue de la guitare depuis de nombreuses années. À l'âge de 10 ans,
j'avais pris des cours de guitare à Bayonne avec un professeur japonais,
Takashi Gagou Iwagami. Je joue en fait de tous les instruments à cordes
qui se grattent, y compris de la guitare électrique avec le groupe
basque de rock Tiki Lau », confie Nicolas Salsac. « Mais la grande
révélation a été pour l'ukulélé et la culture polynésienne. D'ailleurs,
je retourne là-bas tous les ans. Et j'ai même tenu un magasin polynésien
à Socoa. »
Nicolas Salsac joue en fait de deux types d'ukulélé.
Celui d'Hawaï et celui de Tahiti. L'ukulélé est une petite guitare
originaire du Portugal - une « bragihna » - qui a été introduite à Hawaï
en 1879 par des Portugais de Madère venus travailler la canne à sucre.
L'ukulélé de Tahiti est un peu différent. Il se présente sous la forme
d'un instrument à quatre cordes doublées en fil de pêche, taillé dans le
bois de coco et disposant d'une caisse de résonance en forme de cône,
qui sonne plus fort que la version hawaïenne, seulement équipée de
quatre cordes. La technique pour jouer cette musique très rythmique est,
paraît-il, très proche de celle du flamenco.
Grâce à Internet
Il y a quelques semaines, Nicolas Salsac a enregistré
dans les studios Amanita d'Anglet une adaptation personnelle pour
ukulélé d'un morceau de Led Zeppelin, qu'il a mise sur une page du site
Internet Myspace. « Et quelques jours plus tard, le hasard a fait que
c'est tombé dans les oreilles de l'organisateur du festival d'ukulélé de
New York qui m'a adressé une invitation pour avril prochain. Puis, dans
la foulée, résultat d'un effet boule de neige, j'ai été invité aux
festivals de Gloucester et Worthing en Angleterre, à Hawaï, Honolulu et
Waikiki, et même à Helsinki. En un petit mois, grâce à Internet, les
choses ont pris une tournure étonnante. Si bien que j'ai décidé de
commencer cette année une carrière de musicien professionnel. »